Oui, fort etrange, en effet, mais cela est ainsi, cet homme est meme ton ennemi le


Maurin et Pastoure comptaient diner dans un cabaret borgne de leur connaissance, quand un domestique de l’hotel les rejoignit. Mais son tape-cul, tout neuf etrenne ce jour-la meme, a l’occasion d’un mariage, lui vaut une obsedante inquietude. Sa mere, une ancienne blanchisseuse, pensa que la fillette, avec sa frimousse bizarre, ses crins roux sur le dos, et son coup de hanche shocking, pourrait rapporter gros en vendant des violettes et des roses le long du Boul’Mich, et dans les brasseries ou des futurs notaires et des dondons a sacoches marivaudent. Qu’allons-nous faire, Maurin? Je lui dis: –Je ne sais pas; la lievre est tienne. Elle, palie un peu, se leve, s’en va. Bien, monsieur le prefet. et lui dirai de prendre garde a lui! –Et, gemit violemment Tonia a travers ses pleurs, comment pourrez-vous empecher, mon pere, qu’il soit en prison, et que, moi, je l’aime? La plus grande douleur ne desarme pas une femme de sa ruse d’amour. . C’est bien lui. Presque tous le regardaient avec beaucoup de curiosite. Il n’y voyait, lui Maurin, comme Pastoure, que la mise en action bien naturelle d’un mecontentement de chasseur. Ses yeux se levent, et c’est le lustre enorme, le cru du gaz, les loges gorgees de femmes en clairs dominos et de gants blancs applaudisseurs; ses yeux se baissent, et c’est un enchevetrement de corps assombris: le trille de ces deux teintes adverses accotees. Cette conviction le rassure, bien qu’il ne reussisse pas a decouvrir dans sa veste neuve de civil le recu de la consigne. Rien n’est plus dangereux, dit M. une vraie fortune, comme tu vois! Est-ce que tu ne pourrais pas monter une affaire avec mes queues de cochon? Je te les donnerais de bon coeur!. Les trois hommes demeurerent ensemble jusqu’au jour; un peu apres le lever du soleil ils se separerent; la derniere phrase de don Jaime en les quittant fut celle-ci: –Mes amis, si bizarre que vous paraisse ma conduite, ne la jugez pas encore; dans quelques jours au plus, je frapperai le grand coup que depuis tant d’annees je prepare; quoiqu’il arrive, tout vous sera alors explique; ayez donc patience, vous etes plus que vous ne le supposez interesses au succes de cette affaire; souvenez-vous de ce que vous m’avez jure et tenez-vous prets a agir lorsque je reclamerai votre aide, adieu.